De victime à créateur – l’héritage, tremplin de transformation

Arbre libéré de ses chaînes, symbolisant la transformation de victime à créateur et la libération de l’héritage familial

L’histoire familiale n’est pas une condamnation. Elle est un point de départ. Si certaines blessures se transmettent, il en va de même pour la résilience, la créativité, la force de vie.

Le psychiatre Boris Cyrulnik l’a montré : ce n’est pas tant le traumatisme qui marque un destin, mais la manière dont il est intégré, raconté, porté. En d’autres mots, nous pouvons transformer notre relation à ce que nous avons reçu.

Les neurosciences nous parlent aujourd’hui de neuroplasticité, cette capacité du cerveau à créer de nouvelles connexions, même à l’âge adulte. L’épigénétique, elle, nous rappelle que l’ADN n’est pas une sentence : ce sont les interrupteurs autour du gène qui s’activent ou non, en fonction de notre vécu, de nos choix, de notre environnement.

Passer de victime à créateur, c’est oser se poser cette question : « Que vais-je faire de ce que j’ai reçu ? » Cela ne signifie pas minimiser la douleur ou les injustices vécues. Cela signifie retrouver un pouvoir d’action. Celui de réécrire, de transformer, de choisir.

Prenons le cas d’Anaïs. Elle a grandi dans une famille marquée par des faillites répétées et une sensation d’impuissance face à l’argent. À 35 ans, malgré ses compétences, elle se retrouve en difficulté financière chronique. Lors d’un accompagnement en constellation, elle découvre qu’un arrière-grand-père avait été trahi par son associé et avait tout perdu. Cette trahison n’a jamais été reconnue, et la honte a figé la famille dans un récit d’échec. En rendant symboliquement cette histoire à l’arrière-grand-père et en affirmant sa propre capacité à réussir autrement, Anaïs se libère progressivement d’un plafond invisible.

Passer de victime à créateur, c’est aussi changer de posture intérieure : cesser de croire que notre passé a le dernier mot. Cela demande parfois du temps, de la tendresse, de la persévérance. Il ne s’agit pas de rejeter l’histoire, mais de la redéfinir. L’intégrer pour mieux la transcender.

Certaines pratiques facilitent cette transition :

  • L’écriture de soi, pour reformuler un récit sous un angle de croissance.
  • Les actes symboliques (plantation d’un arbre, création artistique, lettres non envoyées) pour marquer un passage intérieur.
  • Le travail thérapeutique, qui permet de reconnaître l’impact de certaines blessures tout en construisant une narration différente.

Se choisir, c’est parfois prendre le risque d’être incompris. Mais c’est aussi ouvrir un chemin d’espérance. On devient alors une source d’inspiration pour d’autres, un point de transformation dans l’arbre familial.

Quel récit pourrais-tu réécrire aujourd’hui ? Qu’est-ce que tu décides de faire fleurir à partir de ton propre terreau ? Et si tu devenais l’auteur de la suite, à quoi ressemblerait la première ligne ?

Pour aller plus loin :

  • Exercice de réécriture : Choisis un événement difficile de ton passé. Raconte-le une première fois tel que tu le vis. Puis, réécris-le du point de vue de la force que tu en as tirée. Quel message émergent ?
  • Lecture suggérée : La prison des émotions héritées de Mark Wolynn, un guide accessible et puissant pour comprendre ce que l’on porte et comment s’en libérer.
  • À explorer : Une constellation sur le thème « Quelle histoire ai-je besoin de transformer ? » ou une pratique guidée d’écriture narrative.

Humainement vôtre, 

Ariane Laberge

*Le partage est un multiplicateur de bonheur. Merci de respecter les droits d’auteur : si ce texte résonne en toi, partage-le dans son entièreté et son intégralité.

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